Van der Breggen : "Le Tour de France, le coup de pouce dont le cyclisme féminin avait besoin"
Alors qu'Annemiek van Vleuten, à presque 40 ans (elle les aura le 8 octobre) vient de réaliser une saison exceptionnelle en remportant les trois Grands Tours et le championnat du monde avec un coude cassé, sa compatriote Anna van der Breggen a raccroché le vélo à 31 ans, en 2021. Devenue directrice sportive de l'équipe SD Worx, la -entre autres- double championne du monde sur route et quadruple vainqueur du Giro a évoqué dans Marca son nouveau rôle ainsi que l'évolution du cyclisme féminin.
Le grand retour de la version féminine du Tour de France cet été a évidemment constitué un immense coup de boost pour la discipline, la compétition bénéficiant d'un label mondialement connu : "cela a définitivement donné au cyclisme féminin le coup de pouce dont il avait besoin grâce à une diffusion plus importante et de meilleure qualité. C'est un tournant car cela a donné aux gens la chance de regarder la course en direct et d'en apprendre davantage sur les femmes au-delà de la course".
Pour autant, cette reconnaissance ne doit pas se considérer comme une fin en soi. Et si l'égalité salariale demeure un objectif important, elle doit surtout s'accompagner d'une meilleure structuration. "Nous devons nous assurer, en particulier pour les jeunes, d'un accès à une formation professionnelle, pas seulement à un salaire plus élevé, estime la Néerlandaise. Si nous nous concentrons uniquement sur l'argent et non sur le développement, il y aura une pénurie de cyclistes à long terme". Ainsi, elle milite activement pour le développement d'une catégorie U23 pour "offrir plus d'opportunités pour faire le saut vers les équipes professionnelles".
"Le besoin d'être la meilleure a disparu"
A propos de son retrait des pelotons à 31 ans, van der Breggen a expliqué "vouloir essayer quelque chose de différent, après tant d'années comme professionnelle. Ma motivation et mes priorités ont changé. Ce besoin d'être la meilleure a disparu".
Au cours d'une carrière riche qui l'a vu revêtir les maillots de championne des Pays-Bas, d'Europe et du monde, elle a valorisé l'entourage dont elle a pu bénéficier tout au long de son parcours : "la meilleure sensation était d'être avec un groupe de personnes motivées qui essaient d'être les meilleures et qui travaillent dur pour quelque chose ; c'est toujours mieux que de se concentrer sur les résultats".