Van der Poel ou Van Aert, question de prestige
"Un nouveau sacre ne changerait pas grand chose à mon palmarès, mais gagner ici c'est une question d'honneur", avance d'emblée le Belge Wout Van Aert (28 ans), impressionnant tout au long de l'hiver.
"Je ne suis plus autant nerveux qu'avant par rapport au Mondial mais cela reste un rendez-vous essentiel", embraye le Néerlandais Mathieu van der Poel (28 ans), parfois tracassé par son dos ces dernières semaines.
Bien malin qui pourrait prédire l'issue d'un championnat du monde qui semble promis à l'un de ces deux hommes, en l'absence du Britannique Tom Pidcock qui a renoncé à défendre son titre pour se consacrer à la préparation de sa saison sur route. Les deux ogres semblent sur une autre planète par rapport à une concurrence, essentiellement belge, qui devrait sauf incident de course se contenter de viser la médaille de bronze.
Cette saison, en treize courses, Van Aert s'est imposé à neuf reprises. Lors des quatre autres épreuves il s'est à chaque fois classé deuxième, toujours derrière... Van der Poel. Dans leurs confrontations directes, il mène six victoires à quatre depuis le début de cet hiver.
"J'étais plus fort que Mathieu durant la période des fêtes mais, depuis, il est revenu très fort et a été assez impressionnant lors de ses deux derniers cross", analyse Van Aert.
Parcours dessiné par... Adrie van der Poel
Si les statistiques les plus récentes semblent donner un avantage au coureur de la Jumbo-Visma, d'autres éléments tendent à faire pencher la balance côté batave, si bien que Van der Poel estime que dimanche "ce sera du 50/50".
Par le passé, dans le cadre de la Coupe du monde, ce dernier s'est imposé à cinq reprises à Hoogerheide là où son rival n'a jamais levé les bras chez les Elites. Et le parcours, rapide et technique, a été dessiné par... son père, Adrie.
Van Aert balaye : "Je n'ai rien contre ce parcours, au contraire, j'aime toujours bien y rouler. Le plus important dimanche, ce sera les jambes".
Sur le papier, le tracé néerlandais, agrémenté d'obstacles comme des planches assez hautes, semble pourtant avantager le coureur local, plus habile technicien que son adversaire flamand.
"Mais il y avait aussi des planches à Bénidorm (en Coupe du monde il y a deux semaines, ndlr), et ils ont terminé ensemble", tempère le sélectionneur de la Belgique Sven Vanthourehout tandis que son poulain se méfie "des erreurs techniques".
"On prend les virages à grande vitesse, ce qui augmente les risques de chute", explique Van Aert selon qui "Mathieu va sans doute partir très vite et attaquer car c'est dans sa nature".
Pas de chance donc pour les autres prétendants au podium qui misent davantage sur une course tactique.
"Si Wout et Mathieu se regardent, on pourra essayer d'en profiter. Sinon, ce sera très difficile", note le champion d'Europe et de Belgique Michael Vanthourenhout.
Et quoiqu'il arrive dimanche, Van Aert et Van der Poel continueront à se tirer la bourre ces prochaines semaines, mais sur la route cette fois, où les deux hommes ont les même objectifs au printemps: le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.