Wilfredo Leon, volleyeur et chercheur d'or de Cuba à la Pologne
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Quadruple vainqueur de la Ligue des champions, vice-champion du monde en 2010 (avec Cuba) et champion d'Europe 2023 (Pologne), Wilfredo Leon n'est encore jamais monté sur un podium olympique.
"Je vise la médaille d'or, il faut toujours viser la victoire et travailler dur pour l'obtenir, dit-il à l'AFP. Parfois on réussit, parfois non, mais il n'y a qu'un objectif: il faut toujours viser l'or."
S'il y parvient à Paris peu après avoir soufflé ses 31 bougies, le réceptionneur-attaquant, l'un des meilleurs joueurs du monde capable de faire gagner un match quasiment à lui seul par son service, "viendra immédiatement montrer" sa médaille aux enfants du club des Anges de Torun, dans le nord de la Pologne, la ville natale de sa femme.
"Il est important qu'ils sachent qu'à force de travailler on a plus de chances de décrocher cette médaille", développe Leon, qui se joint un instant aux exercices des volleyeurs en herbe de cette académie qu'il a fondée il y a trois ans et qui porte son nom.
L'idée lui est venue tout naturellement: "Je voulais qu'ils fassent ce que j'avais fait petit, à Cuba, qu'ils comprennent que c'est un sport d'équipe, qu'ils doivent communiquer entre eux et pas seulement penser à eux-mêmes."
Leon est venu au volley poussé par sa mère, ancienne joueuse, qui voulait canaliser le trop plein d'énergie de son fils, l'éloigner des dangers de la rue et de l'écran de télévision.
"La première fois que j'ai joué, j'avais huit ans. (...) Mon premier terrain était tout bétonné, le soleil brillait tout le temps, on jouait sans lunettes, parfois sans chaussures", raconte-t-il.
"Au départ je ne savais pas si j'allais devenir un joueur professionnel, je voulais juste dépenser mon énergie", ajoute la vedette de 2,01 m.
L'enfant prodige rejoint à 14 ans la sélection cubaine, dont il devient trois ans plus tard le plus jeune capitaine de son histoire.
Interview qui n'a pas eu lieu
En 2011, Leon fait connaissance via Internet d'une jeune Polonaise, Malgorzata Gronkowska.
"Je voulais réaliser une interview avec la star de volley, mais cette interview n'a pas eu lieu finalement car nous nous sommes mis à parler d'autres choses, plus privées", dévoile-elle à l'AFP.
Ils ne se rencontrent que plusieurs mois après, lors d'une finale de la Ligue mondiale en 2011, à Gdansk dans le nord de la Pologne.
Cinq ans plus tard, ils se marient. Aujourd'hui, ils ont trois enfants.
Entretemps, Leon quitte Cuba pour jouer en Russie, à Kazan avec qui il enlève quatre Ligue des champions, puis au Qatar et en Italie à Pérouse, où il est devenu le joueur le mieux payé au monde (1,5 millions d'euros par an lors de sa prolongation en 2022, selon différents médias).
Joueur le plus courtisé de la planète, il vient de quitter l'Ombrie pour signer au Bogdanka Lublin, en Pologne.
Un pays dont il devient citoyen en 2015, où le volley est le deuxième sport national derrière le football.
La Pologne et Torun l'ont rapidement adopté pour son jeu extraordinaire, son sourire et son ouverture d'esprit.
Et Leon a voulu y fonder en 2021 un club, dont il est copropriétaire, par "amour" pour la Pologne: "J'habite en Pologne, je parle le Polonais, je suis amoureux de ce pays et je voulais y créer un club".
Les "Anges" viennent d'être promus en deuxième division et Leon, honoré par la mairie de Torun cette année avec une plaque à son nom dans l'allée des célébrités, vise à terme la Plus Liga (1re division), le meilleur championnat du monde (avec l'Italie).
En attendant, il veut ramener à la Pologne un titre olympique après lequel elle court depuis 1976.