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Vu d'Angleterre : Erik ten Hag laissera derrière lui une équipe sans joueurs de classe mondiale

Erik ten Hag, manager de Manchester United, descend du tunnel
Erik ten Hag, manager de Manchester United, descend du tunnel Carl Recine / Getty Images via AFP
Pour des raisons compréhensibles, toutes les discussions de ces dernières semaines ont été centrées sur l'avenir d'Erik ten Hag en tant qu'entraîneur de Manchester United.

Après avoir survécu à la saison dernière, la pression était à son comble cette saison pour qu'il commence à fournir le type de performances et de résultats qui ont permis au Néerlandais d'obtenir l'un des sièges les plus chauds du monde du football. Mais avec un début de saison 2024/25 catastrophique, les jours d'Erik Ten Hag sont certainement comptés.

On sent que c'est le début de la fin.

Alors que son inévitable limogeage et l'intérim de Ruud Van Nistelrooy jusqu'à la fin de la saison se profilent à l'horizon, je pense qu'il est temps de se concentrer sur un problème encore plus important auquel sont confrontés les nouveaux dirigeants de Manchester United : les joueurs.

Certes, les nouveaux copropriétaires (INEOS) sont en partie responsables de cet état de fait, puisqu'ils ont investi près de 200 millions de livres sterling cet été dans des joueurs au mieux décevants, au pire très inquiétants. Cependant, l'échec collectif du recrutement au cours de la dernière décennie a abouti à un effectif moyen, sans aucun joueur de classe mondiale.

Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné pour ten Hag ?

Si vous regardez l'équipe de Manchester United, vous constaterez qu'elle est fortement influencée par ten Hag et que son incapacité à tirer le meilleur des joueurs qu'il voulait mérite d'être critiquée.

Il faut dire que l'équipe semble plus faible aujourd'hui qu'elle ne l'était lorsque ten Hag a été nommé - c'est une équipe qui manque de leaders, de vedettes et de bêtes de somme. Il suffit de regarder le Bruno Fernandes d'aujourd'hui par rapport à celui qui dirigeait l'équipe sous la direction d'Ole Gunnar Solskjaer.

Marcus Rashford était prêt à passer au niveau supérieur lorsque ten Hag est arrivé et, depuis la première saison, il a également régressé. Il est difficile de savoir quelle est la part de responsabilité des dirigeants et quelle est celle des joueurs qui ont déçu les supporters pendant des années.

Je dirais qu'il s'agit d'une combinaison de plusieurs facteurs, allant d'un manager peu inspirant et de tactiques confuses à un simple manque de confiance. Cependant, lorsque je repense à la fin de la première saison de Ten Hag, je me pose la question de savoir où tout a dérapé.

Un style de jeu commençait lentement à se dessiner (même si c'était de manière irrégulière), il y avait une colonne vertébrale solide avec Lisandro Martinez, Raphaël Varane et Casemiro, tandis que Rashford était en passe de devenir l'un des meilleurs joueurs du monde.

De la classe mondiale à une partie du problème

Si vous m'aviez posé la question à l'époque, j'aurais dit qu'United avait trois joueurs de classe mondiale et deux anciens grands joueurs (Casemiro et Varane) qui étaient encore très utiles.

Les trois joueurs de classe mondiale - Bruno Fernandes, Marcus Rashford et Lisandro Martinez - ont tous joué un rôle clé dans une première saison impressionnante pour ten Hag, les Red Devils terminant troisièmes de la Premier League et remportant la Carabao Cup.

En octobre 2024, Martinez connaît un début de saison médiocre. Il a même été écarté lors du dernier match de MU contre Aston Villa, après une prestation épouvantable contre Porto en Ligue Europa.

Fernandes n'est plus que l'ombre de lui-même et passe la majeure partie de son temps à courir après les ombres en déployant une presse à lui tout seul, ce qui est exaspérant.

Et si Rashford commence à retrouver la forme, il n'est toujours pas présent dans les grands matches cette saison et, après une campagne 2023/24 misérable, il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant de revenir dans le débat sur les joueurs de classe mondiale.

Ce sont trois joueurs qui possèdent des qualités de classe mondiale mais qui ont tous de mauvaises habitudes, des habitudes qui sont devenues destructrices pour eux-mêmes et pour l'équipe.

La mauvaise habitude de Fernandes est de prendre trop de responsabilités en dehors du ballon - il court inlassablement pendant 90 minutes pour presser l'adversaire, mais s'approche rarement du ballon. Dans le jeu moderne, il faut travailler ensemble dans le cadre d'un pressing collectif pour combler les lacunes et forcer les changements - un seul joueur ne peut pas tout faire.

L'autre défaut du Portugais est qu'au lieu de faire une passe simple pour garder le ballon et construire une attaque avec mesure et calme, il cherche souvent le ballon d'argent dans le dos de la défense. Parfois, cela fonctionne parfaitement et aboutit à un but. Cependant, depuis le début de la saison, cela ne fonctionne pas et, au contraire, cela entraîne souvent la perte de la possession du ballon.

Malgré sa mauvaise forme cette saison, le capitaine d'United a continué à jouer presque chaque minute dans toutes les compétitions et n'a été remplacé qu'une seule fois en Premier League par ten Hag.

La mauvaise habitude de Martinez, c'est l'insouciance. L'Argentin a la chance de ne pas avoir reçu de carton rouge cette saison en raison de quelques fautes inconsidérées et inutiles où il est entré les crampons en l'air. Cette témérité est également un problème lorsqu'il s'agit de défendre son but. Martinez n'est pas très rapide, si bien que lorsqu'il s'élance pour tacler et que l'attaquant le dépasse en dribblant, il n'a pas la vitesse nécessaire pour le rattraper.

Martinez reste un très bon défenseur central, mais je crains qu'il n'atteigne jamais le niveau de Virgil van Dijk ou de William Saliba et que le "boucher" ne soit pas la recrue que beaucoup de fans croyaient.

Enfin, la mauvaise habitude de Rashford est de ne pas savoir quand lâcher le ballon. Même s'il semble enfin avoir retrouvé sa confiance, un aspect de son jeu demeure : il est égoïste dans le dernier tiers. Et il ne faut pas longtemps pour penser à un exemple récent où la cupidité de Rashford a coûté à United un but probable.

Contre Porto, lors du dernier match d'Europa League, Rashford s'est lancé dans une course folle et n'avait plus qu'à glisser Rasmus Hojlund pour une finition facile, mais au lieu de cela, il a appuyé sur la gâchette et son tir a été bloqué. Si Rashford relevait la tête de temps en temps, il obtiendrait tellement de passes décisives qui viendraient s'ajouter aux buts que je m'attends à ce qu'il marque cette saison.

Des trois, c'est Rashford qui a le plus de chances de devenir le joueur qu'il semblait destiné à devenir. S'il parvient à se défaire de ses mauvaises habitudes et à devenir un joueur plus altruiste, les adversaires n'ont qu'à bien se tenir, car United aura un joueur de classe mondiale entre les mains.

Quel sera l'héritage de ten Hag ?

La réalité est que (à moins d'un miracle) ten Hag quittera Manchester United d'ici peu sans que son équipe ne compte un seul joueur de classe mondiale et c'est l'une des raisons fondamentales de l'échec de son mandat de manager.

Comme beaucoup d'autres, je m'attendais à beaucoup plus de la part d'un homme qui était censé être la prochaine grande star du football. En fin de compte, après plus de deux saisons à la tête de l'équipe, il y a très peu de similitudes avec l'Ajax de ten Hag en ce qui concerne le style de "football total" qu'il a mis en place ou le développement des joueurs.

Beaucoup d'argent a été dépensé pour adhérer à la philosophie du Néerlandais et faire confiance à son jugement après un parcours impressionnant à l'Ajax. S'il est difficile de comprendre pourquoi les choses ont si mal tourné pour lui à Manchester United, son incapacité à développer les joueurs vedettes de l'équipe est au cœur de ses faiblesses.

Ten Hag dira que son héritage est d'avoir remporté deux trophées en deux saisons complètes, mais je dirais que ce n'est pas la mentalité d'un manager de Manchester United - gagner la Premier League devrait toujours être l'objectif et il ne s'en est jamais approché.

Son véritable héritage sera de laisser derrière lui une équipe plus faible que celle dont il a hérité et c'est une accusation accablante pour n'importe quel manager.

France gouvernement

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