Vu d'Italie : la vraie Juve n'a pas encore été vue et ce ne sera pas le cas contre l'Inter ce dimanche
Un peu plus de deux mois se sont écoulés depuis le début du championnat, mais déjà les essais commencent. Le pari de Cristiano Giuntoli n'est pas une réussite tandis que Thiago Motta est passé d'un entraîneur révolutionnaire à un épigone de Massimiliano Allegri. La première défaite de la saison, en Ligue des champions contre Stuttgart, a aggravé la situation.
La polémique médiatique est toujours une bonne chose, mais toutes ces critiques ont-elles un sens ? Tout d'abord, nous parlons d'une équipe qui est toujours troisième au classement et qui a la meilleure différence de buts du championnat (10) avec Naples en tête. Bien sûr, si l'on regarde le match, on s'attendait certainement à plus de la part de la Juventus, mais cela doit aussi être évalué en fonction des problèmes rencontrés par les Bianconeri, qui ont été nombreux.
Un effectif décimé
A commencer par la blessure de Bremer, rempart en défense et jusqu'alors meilleur joueur de l'effectif actuel de la Juventus, qui a privé les Bianconeri d'une sécurité en défense.
Bien sûr, de Douglas Luiz, qui non seulement semblait perdu mais même nuisible, sans parler du pivot de la refondation Koopmeiners ou Nico Gonzalez, actuellement à l'infirmerie, on s'attendait certainement à un impact différent. Mais, il faut du temps pour que les joueurs se connaissent et pour que l'équipe assimile le jeu de l'entraîneur. Et les blessures n'y sont pas pour rien.
En fait, la seule note positive est pour l'instant Francisco Conceicao, déjà héros de la Ligue des champions à Leipzig avec le but qui a donné la victoire aux siens. Un match emblématique parce que c'est celui où l'on a peut-être vu la vraie Juventus de Motta, capable même de renverser le résultat avec un homme en moins et ce à l'extérieur.
Stérilité offensive et manque d'alternatives
La véritable force de la Juve ne sera pas montrée ce dimanche contre l'Inter et probablement pas non plus cette année, même s'il faudra attendre le mercato hivernal pour voir comment Giuntoli voudra combler cette lacune, ne serait-ce qu'en termes de nombre. L'absence d'une alternative à Dusan Vlahovic se fait sentir, ce qui est plutôt inquiétant pour les Bianconeri. Un éventuel arrêt de l'attaquant serbe poserait d'énormes problèmes à une équipe qui peine actuellement à marquer des buts.
En effet, avec un seul but encaissé en championnat, l'attaque est plutôt asphyxiée, avec un maigre total de 11 buts, dont près de la moitié par Vlahovic. Soit autant que Côme et Parme, un de moins que Vérone. Et comme Milik est blessé, l'alternative la plus crédible pour remplacer le Serbe est Nico Gonzalez, lui aussi laissé au repos.
En attente de signaux
C'est donc une Juventus pleine de problèmes qui affrontera l'Inter dans le derby d'Italie à San Siro, mais aussi une équipe au potentiel inexprimé. S'il est vrai que l'Inter sera privé de deux éléments fondamentaux comme Calhanoglu et Acerbi, les Bianconeri seront privés des hommes les plus chers du mercato. C'est-à-dire les hommes qui auraient dû, en révolutionnant le milieu de terrain, combler précisément l'écart avec l'Inter. Ainsi que, ne l'oublions pas, le joueur probablement le plus fiable de tout l'effectif, à savoir Bremer. C'est la raison pour laquelle le match contre les Nerazzurri ne peut pas être un test décisif pour les Bianconeri, même s'il sera important, non seulement pour le classement.
Motta sans alibi sur le parvis
En parlant de caractère, on attend aussi une évolution de Kenan Yildiz, placé au centre du projet bianconeri avec le numéro 10 sur les épaules, mais qui n'a pas réussi jusqu'à présent à répéter les performances et surtout les buts vus l'année dernière.
Motta est "forcé" de gagner après une campagne d'achat pharaonique.
Et peu importe s'il voit l'Inter et Naples comme favoris pour le Scudetto (ils le sont) ou si la Juve qui se présentera à San Siro ne sera pas jugée, c'est l'état d'esprit qui comptera. Le même esprit qu'à Leipzig pourrait suffire à remonter le moral des troupes, en attendant que les blessés reviennent et que Giuntoli prenne sa revanche sur les critiques.