W.Ben Yedder peut-il se remettre de son début de saison avec Monaco ?
A 32 ans, Wissam Ben Yedder est-il toujours un titulaire indiscutable pour Philippe Clement ? Si l'international français toujours le brassard de capitaine de l'AS Monaco quand il est sur le terrain, ses statistiques et son niveau de jeu global depuis le début de saison le font osciller entre une place dans le XI de départ et le banc de touche.
Titularisé à 4 reprises en Ligue 1, l'attaquant a aussi connu le banc 50% du temps, avec des entrées au temps de jeu très réduit (17 minutes contre Rennes lors de la 2e journée, 4 minutes contre Lyon lors de la 7e journée) voire pas de temps de jeu du tout (contre Strasbourg lors de la 1re journée et contre Nice lors de la 6e journée). Si bien que WBY n'a joué que 48% des matches de son équipe.
En Ligue 1, Ben Yedder a dû attendre la 8e journée contre le Reims pour ouvrir son compteur. Jusqu'alors, il n'avait marqué qu'un seul but, lors du barrage de Ligue des Champions retour contre le PSV Eindhoven et qui fut fatal aux joueurs du Rocher en prolongation.
La force de l'habitude
La forme actuelle de Ben Yedder peut interroger. Cependant, il est coutumier du fait. La saison dernière, il a mis 6 matches avant d'enfin trouver le chemin des filets. Et au prix du fin d'exercice en mode rouleau-compresseur, il a bouclé les 10 derniers matches de championnat avec 10 buts. Avec 25 réalisations et 5 passes décisives, il s'est converti en fer de lance d'une équipe mal engagée mais qui a finalement terminé sur le podium de Ligue 1.
Souvent, ses entraîneurs ont pu douter de lui, ce qui a impliqué des séjours sur le banc. Mais WBY est toujours revenu pour être décisif. Le meilleur exemple remonte à 2018, alors qu'il portait le maillot du Séville FC. Alors que Vincenzo Montella lui préfère le Colombien Luis Muriel, c'est bien le Français qui surgit à Old Trafford pour inscrire le doublé qui élimine Manchester United et envoie Nervión en 1/4 de finale de la Ligue des Champions pour la première fois de son Histoire. Une belle revanche alors qu'il passait la moitié de son temps sur le banc et que son total de buts en Liga (9) a été le plus faible depuis sa première saison complète chez les professionnels, avec Toulouse, en 2012-2013.
Indispensable, pas indiscutable ?
Pour WBY, une saison "ratée" en championnat se résume à 9 et 11 buts comme lors de ses deux premières années à Séville. Loin d'être le déshonneur. Venu du futsal, le Monégasque a toujours brillé par son sens du jeu, sa compréhension de ses coéquipiers et sa technique supérieure. A chaque fois, il est parvenu à retourner des situations a priori mal embarquées pour lui pour s'affirmer comme l'un des plus fins limiers tricolores.
Pour autant, l'impression laissée par ses divers entraîneurs et qu'il doit constamment refaire ses preuves, au gré des différents recrutement, alors que ses statistiques sont éloquentes : 127 buts et 40 passes décisives en Ligue 1, 38 buts et et 17 passes décisives en Liga.
Malheureusement pour lui, la Coupe du Monde ne s'est pas disputée cet été. Alors qu'il aurait pu être une solution pour Didier Deschamps et concurrencer Christopher Nkunku et Moussa Diaby, Ben Yedder n'a quasiment aucune chance d'être retenu par le sélectionneur national. A moins d'une série irrésistible, il ne sera pas du voyage, d'autant qu'il n'a jamais brillé en Bleu (3 buts en 19 capes). Une sorte de suite logique pour un attaquant qui s'est toujours révélé indispensable partout où il est passé mais qui n'a jamais bénéficié de faveurs en dépit d'un jeu à la fois intelligent et altruiste.