Warholm-Benjamin-Dos Santos, trio de choc à Monaco
"Comme une répétition générale avant la soirée de gala", résume Benjamin. Ce genre d'affrontements entre ce qui se fait de mieux dans une discipline est rarissime en dehors des grandes compétitions internationales, JO et Championnats du monde. Pour le trio de hurdlers, ce n'est que la deuxième fois qu'ils vont courir les uns contre les autres en meeting, après la finale de la Ligue de diamant en septembre dernier à Eugene, aux États-Unis.
Warholm-Benjamin-Dos Santos : évoquer le trio convoque instantanément le souvenir de la finale olympique d'anthologie à Tokyo en 2021, remportée par le premier dans un chrono époustouflant, 45 sec 94, qui fait de lui le seul homme à ce jour sous les 45 secondes.
Depuis, Warholm, Benjamin et Dos Santos se sont partagés les quinze meilleurs temps de l'histoire. Avantage au triple champion du monde norvégien, avec sept des quinze.
"Avoir des concurrents qui vous obligent à ne pas vous relâcher, c'est une bénédiction, apprécie Warholm. C'est comme ça qu'on a fait de cette épreuve celle au niveau le plus élevé de tout l'athlétisme du moment. C'est peut-être présomptueux, mais c'est ce que je ressens."
"Pas normal"
"On ne réalise pas à quel point ce qu'on fait est fou, estime Benjamin, médaillé d'argent olympique il y a trois ans. Courir en 46 sec, c'est devenu la routine. Il faut réaliser : demain (vendredi), les trois meilleurs athlètes masculins de l'histoire (de la spécialité) s'alignent, avant les Jeux olympiques."
"Ce qu'on fait n'est pas normal. C'est enthousiasmant de faire partie de l'histoire. On ne sait pas quand on reverra trois mecs courir aussi vite" le 400 m haies, abonde Dos Santos.
Comme Warholm se dit "très confiant" à propos de sa préparation olympique et que tant Benjamin que Dos Santos estiment leur forme "meilleure" qu'en 2021, à quel chrono faut-il s'attendre ? "Parler de temps, ce n'est jamais une bonne idée, élude le hurdler norvégien. Mais tous les trois, on a tendance à courir plutôt vite..."
En 2024, le trio se tient en 24 centièmes en tête des bilans mondiaux, mais dans un ordre rebattu : c'est pour l'instant l'Américain Rai Benjamin le plus rapide de la saison (46.46), devant Dos Santos (46.63) et Warholm (46.70).
Dans le stade Louis-II, une fois n'est pas coutume, le feu d'artifice est attendu dès la première course de la soirée, juste après 20 heures. Wilfried Happio en prendra également le départ.
Tual sur sa folle lancée ?
Moins d'une semaine après le 800 m historique au meeting de Paris, avec trois coureurs en moins d'1 min 42 sec, deux des trois protagonistes s'attaquent de nouveau au double tour de piste : le récent champion d'Europe Gabriel Tual, nouveau recordman de France en 1 min 41 sec 61, et l'Algérien Djamel Sedjati, victorieux dimanche au stade Charléty avec le troisième meilleur temps de l'histoire. Le jeune Kényan Emmanuel Wanyonyi a lui renoncé. Le champion du monde en titre, le Canadien Marco Arop, est en revanche au rendez-vous.
Étincelant aux sélections américaines fin juin, avec trois courses sous les 13 secondes, Grant Holloway, en quête d'un premier sacre olympique sur la piste violette du Stade de France après l'argent tokyoïte, répétera-t-il une performance d'aussi haut niveau à Monaco ? La pépite française Sasha Zhoya, qui a peu couru jusque-là, se jaugera à ses côtés.
Comme Azeddine Habz sur 1 500 m, dans la foulée du champion olympique en titre, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen. Grand absent de dernière minute sur 200 m, l'Américain Noah Lyles : le triple champion du monde 2023 (100 m, 200 m et 4x100 m), qui rêve du même triplé aux JO, et même d'un quadruplé avec le 4x400 m, a différé d'une semaine son voyage vers l'Europe pour rester s'entraîner en Floride.