L'histoire. Voilà ce que l'équipe de France masculine de water-polo a écrit mardi contre la Hongrie. Menés largement à la pause, les Bleus ont renversé la situation et obtenu le scalp d'une des meilleures nations mondiales de la discipline. Comme conséquence, une première qualification en demi-finale d'un Championnat du monde pour aller défier une autre nation référence, la Croatie.
Une équipe expérimentée, championne du monde en 2017, et qui a prouvé sa dangerosité en marquant sur sa toute première attaque. Maîtres de leur jeu, ils ont doublé la mise avant le réveil des Français, symbolisé par l'inévitable Thomas Vernoux, qui a réduit la marque. Romain Marion Vernoux y est lui aussi allé de son but, mais les Bleus étaient derrière après un quart temps (2-3).
Romain Marion Vernoux ne s'est pas arrêté là, rajoutant un missile de loin pour rapidement égaliser. La course poursuite a alors pris forme, Alexandre Bouet puis Emil Bjorch égalisant à leur tour après un but croate. Hugo Fontani faisait des miracles dans les cages françaises, mais le portier croate n'était pas en reste et sortait deux énormes parades pour préserver l'avantage des siens à la pause (5-6).
Le jeu devenait alors plus tactique dans le troisième quart. Les Bleus alignaient plusieurs attaques mal exécutées, laissant passer des occasions d'égalisation. La sanction finissait par tomber, et les Croates reprenaient deux buts d'avance. Le moment choisi par Enzo Nardon pour sortir de sa boîte, et inscrire son premier but de la compétition. Mais sur une contre-attaque, Ugo Crousillat écopait de son troisième jaune, synonyme d'exclusion. Les Croates enfonçaient le clou, et menaient largement à 8 minutes du terme (6-9).
Les Bleus semblaient alors manquer de jus, mais Alexandre Bouet exploitait une contre-attaque pour réduire l'écart et relancer l'espoir. Puis c'est Enzo Khasz qui y allait de son but en puissance, et le momentum était en faveur de la France. Après un but croate, Thomas Vernoux convertissait un pénalty, et les Bleus pouvaient y croire, surtout quand Alexandre Bouet venait enfin égaliser à moins de trois minutes du terme (10-10).
On croyait au miracle après une interception française, mais l'occasion était manquée, et les Croates repassaient devant à moins d'une minute de la fin. Les Bleus n'avaient plus qu'une cartouche, mais Enzo Khasz va la mettre au fond en force sous les hourras de son banc. La dernière attaque croate ne donnera rien, et tout le monde allait alors s'expliquer aux tirs au but (11-11).
Ce n'est pas une loterie, c'est un vrai exercice de style. Chaque erreur est quasiment rédhibitoire, et les Croates, tirant en premier, mettaient la pression. La réponse française était impeccable, et les cinq premiers tireurs ne manquaient pas la cible, ouvrant une séance de mort subite. C'est le sixième Tricolore, Enzo Khasz, qui va se manquer et provoquer la défaite 16-17. Cruel. Mais porteur d'espoir pour les Jeux Olympiques.
