Pendant un set, Casper Ruud a survolé la deuxième demi-finale mais, souffrant, le Norvégien a progressivement lâché face à un Alexander Zverev implacable lors des trois manches suivantes, principalement au service (2-6, 6-2, 6-4, 6-2 en 2h35)
Recto/Verso
Devant des tribunes dégarnies parce qu'il y avait certainement mieux à faire à Roland-Garros que de voir le double finaliste en titre et vainqueur du tournoi de Barcelone face au vainqueur du Masters 1000 de Rome, Ruud a débuté la rencontre en écartant une balle de break. Zverev a subi le contrecoup immédiatement en concédant un break blanc. Très bien entré dans son match, solide et proche de sa ligne de fond, le Norvégien a confirmé, achevant son 2e jeu de service par un coup de canon.
"Libéré" de ses obligations judiciaires après avoir négocié un accord financier avec son ex-compagne pour échapper à la fin de son procès en appel (il avait été condamné en première instance) pour violences conjugales, Zverev était en panne de première au service (44% !) et s'il réalisait des coups gagnants (6 lors du premier set contre 9 pour Ruud), il était pris de vitesse par son adversaire. C'est presque sans surprise qu'il a de nouveau été breaké pour clôturer la première manche (6-2).
Comme sur son tout premier engagement, Ruud a été mis en diffulté par Zverev, mis à part que, cette fois-ci, Zverev a fait le break sur sa deuxième occasion. Un peu plus tôt que Carlos Alcaraz contre Jannik Sinner... Le scenario serait-il identique ? La suite l'a validé : sur un revers gagnant, l'Allemand a réalisé le double break pour mener 4-1 puis 5-1. Redevenu souverain au service avec 92% de points remportés derrière sa première, le numéro 4 mondial a égalisé à un set partout (6-2). Exempté de 1/4 de finale suite au forfait de Novak Djokovic, Ruud était frais. Ce ne sera pas longtemps le cas.
Exténué, Ruud sombre petit à petit
Au 5e jeu du 3e set, Zverev a mis Ruud en difficulté en remportant un rallye de 18 coups. Dans une filière plus courte, sur un retour sur deuxième balle, l'Allemand a mené 0-30 avant de s'offrir trois balles de break avec un revers gagnant. La deuxième occasion a été la bonne, avec un coup droit gagnant.
Victime de soucis gastriques et groggy par la puissance retrouvée de Zverev au service, Ruud a mis de longues secondes à se relever de son banc à 5-4. Jusqu'alors, son adversaire n'avait perdu qu'un point sur sa mise en jeu. Avec deux aces claqués pour mener 30-0, tout semblait terminé. Et puis la machine s'est enrayée à 40-15, avec deux doubles fautes de rang. Balle de débreak : et si tout rebasculait ? Espoir de courte durée pour le Norvégien : trois premières balles supersoniques ont permis à Zverev de mener deux sets à un (6-4).
Diminué physiquement, Ruud s'éclipsait du court. Le Norvégien n'y était plus. À nouveau breaké d'entrée, le 7e mondial subissait la puissance de Zverev et perdait de la lucidité au moment de contester la marque sur un énième de son adversaire.
Il a cependant connu un regain de forme conclu par un magnifique revers gagnant long de ligne pour recoller à 2-1. Mais face à un tel serveur, les jeux de retour devenaient une équation insoluble. Même quand l'arbitre est venue overruler une balle annoncée faute pour permettre à Ruud de mettre Zverev sous pression à 30-A, l'Allemand répondait par un service gagnant et un contre plein de réussite.
Ruud a essayé d'en mettre davantage dans un dernier baroud, au risque de trop en faire. Zverev en a profité et a signé un double break rédhibitoire avec un revers gagnant long de ligne. Sur un 19e ace, l'Allemand a validé sa qualification pour la finale de Roland-Garros (2-6, 6-2, 6-4, 6-2 en 2h35).
Après avoir commencé son tournoi contre Rafael Nadal, Zverev sera opposé à Carlos Alcaraz. Il y aura donc un nouveau vainqueur à la Porte d'Auteuil dans le tableau masculin.
