À deux mois des JO, Renaud Lavillenie part à la chasse aux minima
Les minima olympiques fixés à 5,82 mètres sont "clairement l'objectif" d'ici fin juin, a confié ce mardi à l'AFP le Francais, champion olympique en 2012. "On verra si je vais y arriver ou non mais vu les progrès à l'entraînement, on est conscients que c'est largement à ma portée."
Le pari semble pourtant immense pour Renaud Lavillenie, qui rêve de participer à 37 ans à ses quatrièmes Jeux. L'ancien recordman du monde (6,16 m en 2014) a jusqu'au 30 juin pour passer une barre à 5,82 m, qu'il a effacée plus de 120 fois dans sa carrière, mais qu'il n'a plus franchie depuis juillet 2022.
"Ça va être dur", estimait en février Armand Duplantis, son héritier qui a porté le record du monde à 6,24 m. Mais "s'il y a quelqu'un qui peut le faire, c'est Renaud".
"C'est revenu direct"
Après une saison 2023 plombée par les pépins physiques, Renaud Lavillenie avait dû renoncer aux Mondiaux de Budapest et avait été opéré en septembre pour une rupture partielle d'un tendon au niveau des ischio-jambiers de la cuisse gauche.
Depuis, il a documenté sur ses réseaux sociaux les étapes de sa réathlétisation, de la reprise en douceur du vélo à celle de la course à pied jusqu'au retour, il y a quelques semaines seulement, des sauts perche en main et sur élan réduit. "J'ai repris la perche fin mars, mais j'ai très peu sauté jusqu'à mi-avril", explique le perchiste.
"C'est surtout pendant le stage fin avril aux États-Unis que j'ai pu me lâcher un peu plus. Et c'est revenu direct", apprécie-t-il.
"Je ne me suis pas posé de questions en me demandant ce que je faisais et où j'étais, j'étais dans le coup direct. Maintenant il s'agit de retrouver les intensités, de se libérer sur les intentions."
Reprendre la compétition après dix mois sans dossard et à quelques semaines du plus grand rendez-vous sportif au monde ? Pas de quoi effrayer celui qui aborde sa rentrée "sans stress". "Les derniers entraînements ont été bons", affirme-t-il.
"Je ne suis pas encore prêt pour une perf de pointe, mais je suis prêt à reprendre la compétition pour prendre des repères, pour essayer de passer ces caps qui se débloquent avec l'adrénaline."
Une rentrée "entre 5,50 et 5,70 m"
Pour sa reprise, Lavillenie a choisi le petit meeting organisé à Clermont-Ferrand par son club "Envol", structure qu'il a créée l'année dernière. "La priorité, c'est plus la façon dont je vais faire la compétition plutôt que la performance en elle-même", assure-t-il.
"Je vais accorder plus d'importance au fait de pouvoir bien sauter, de pouvoir bien gérer mon élan et si ça se met bien en place, il y a de fortes chances que la performance puisse suivre."
Ce mercredi, le perchiste espère passer une barre "entre 5,50 m et 5,70 m". "Ça va dépendre des conditions, si j'arrive à trouver vite mes réglages ou pas, mais j'ai passé régulièrement 5,50 m à l'entraînement, donc il n'y a pas de raison que je ne le fasse pas en compétition."
Il enchaînera ensuite les meetings (le 31 mai chez son ami perchiste Piotr Lisek en Pologne, le 8 juin à Pierre-Bénite près de Lyon, le 15 au Bourget et le 22 à Toulouse) jusqu'au 30 juin et les Championnats de France à Angers, dernière possibilité pour réaliser les minima et espérer une qualification.
Si ces minima sont "clairement l’objectif", Lavillenie ne se "met pas la pression". "Je ne me dis pas que les Jeux sont la compétition de ma vie et que je n'ai pas le droit de la rater", affirme le double médaillé olympique et quintuple médaillé mondial. "J'ai déjà une très belle carrière, les Jeux de Paris ne vont pas la changer et ce sera forcément du bonus."