Makenson Gletty, revenu d'une rupture du tendon d'Achille pour devenir Hercule

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Makenson Gletty, revenu d'une rupture du tendon d'Achille pour devenir Hercule

Makenson Gletty cet été à l'occasion des Championnats de France 2023.
Makenson Gletty cet été à l'occasion des Championnats de France 2023. AFP
Athlète spécialiste des épreuves combinées (décathlon) de 24 ans et membre de l'Equipe police nationale, Makenson Gletty est à quelques mois du rêve d'une vie : participer à ses premiers Jeux olympiques et ceci dans son propre pays.

Dans le sport de haut niveau, la différence se fait sur la capacité de chacun à rebondir après un coup dur. Plus on s'endurcit et plus la victoire est à portée de main. Cette vérité s'applique très bien à Makenson Gletty. Dans l'enceinte du centre de formation national du football de Clairefontaine, même assis dans un fauteuil surplombant une petite table ronde au beau milieu d'un brouhaha incessant, sérénité et puissance se dégagent de l'athlète. Et lorsqu'on lui demande de raconter son histoire, ce qu'il vit, il se livre. Tout en transparence : "Ma perception, mon envie… Tout est plus fort que jamais". 

À 24 ans, le spécialiste des épreuves combinées possède déjà une belle expérience, acquise dans des meetings, aux Championnats de France et d'Europe, mais aussi aux côtés de l'équipe de Bertrand Valcin et Kevin Mayer au CREPS de Montpellier ou encore au Nice Côte d'Azur Athlétisme. Elle fait partie intégrante de son parcours. 

Mais quand il est question d'aborder les prémices de sa disposition pour le décathlon, il explique avec un sourire tranquille que cela n'est arrivé que sous l'impulsion de son entraîneur. "Quand j'étais plus jeune, j'ai touché à plusieurs épreuves. Du 100 m, du poids… Il m'a proposé de faire des épreuves combinées. J’ai eu quelques doutes, parce que je n'étais pas confiant pour la perche, le 1500, le 400… Il y avait beaucoup de choses à travailler et ça me faisait un peu peur. Et puis un jour, à 17 ans, j’ai dit que je voulais essayer. Derrière ça a été super vite." 

Son sourire s'étire davantage au fur et à mesure de son discours. "Je me suis qualifié aux Championnats de France, et je les ai gagnés. J'ai fait les Championnats d’Europe et j'ai terminé 5e. Je me suis dit "c’est fou !", on était surpris. Je n'ai fait que battre mon record sur les 3 décathlons de l’année. C’était super amusant !", confie-t-il. 

Les minutes s'écoulent, son récit se prolonge. Et petit à petit, on est plongé dans son monde. Celui à travers lequel tout un chacun n'a pas forcément accès. L'univers pas toujours idéal d'un jeune adulte de 1.92 m, fort physiquement et mentalement. 

Passé par une lourde blessure au tendon d'Achille, et contraint d'arrêter le sport pendant 10 mois, l'athlète a voulu évoluer. Il a d'abord battu son record au décathlon avant qu'elle ne s'accentue. "Dans la foulée, j’ai été aux Championnats d’Europe en serrant les dents. J’ai réussi à finir le décathlon, mais dans une douleur atroce et un mois après, je me suis fait opérer", évoque-t-il, toujours avec calme. Factuel, il jette un regard douloureux sur cette période ayant pris place entre fin 2021 et début 2022.

Avancer pour soi

"C’était ma première grosse blessure. Ça a été dur. Dans le haut niveau, quand cela arrive, tu es un peu laissé de côté, pas vraiment soutenu. C’est assez difficile à digérer. On passe d'une phase où on est présent quand tu 'perfes', et pas quand tu 'perfes pas'."

Un coup dur, survenu dans une progression pourtant parfaite. Rêvant des Jeux olympiques depuis qu'il a vu ceux de Pékin en 2008 "comme un flash" à la télévision, Makenson Gletty a connu un frein considérable à ses ambitions. Ce dont il fait état aujourd'hui avec quiétude, parce que cette épreuve l'a fait autant grandir que reconsidérer sa façon d'aborder le sport. "Je me suis demandé si j’allais régresser, revenir à mon niveau, être considéré… Et puis je me suis dit, je vais finir cette année à Montpellier et quand je vais sortir de ça, je vais revenir plus fort."

De ce fait, il a changé complètement d'environnement et élu domicile à Nice. "Je voulais revenir pour moi. Ça a changé énormément de choses. Il s'agit de mes choix maintenant. Je prends mes décisions. Je veux m’entourer de personnes qui vont m’emmener vers le haut et qui me poussent." Le "haut", l'athlète le retrouve rapidement. Il pulvérise à plusieurs reprises son record, se place très bien aux Championnats de France et d'Europe, participe au Decastar, signe la 6ᵉ perf française de tous les temps et revit. "J’ai compris que maintenant, quand je fais les choses pour moi, je marque encore plus. J’ai vraiment envie d’aller au bout, je n'écoute plus le négatif."

Une philosophie sur laquelle il insiste plusieurs fois. Continuellement assis, le dos bien droit, il poursuit presque imperturbable. Mais quand vient le moment d'aborder Paris 2024, ses traits s'éclaircissent et son regard s'illumine. Plus enjoué, il marque une petite pause, semble rêveur, avant d'aborder complètement le sujet. 

"Les Jeux, c'est mon objectif de gamin. Et maintenant, c'est quelque chose qui commence à se concrétiser à 96 %. On n’est jamais sûr de rien. Une blessure peut arriver par exemple. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Alors… J'aborde les mois qui restent avec des entraînements plus intenses que l'an passé et cette année." D'autant plus que le décathlonien n'est qu'à une poignée de points de toucher son but du bout des doigts.

Visant sa meilleure performance, dans un pays au "public parfait", Makenson Gletty s'attend à évoluer sous la pression, mais également à se "faire plaisir" en 2024. Après tout, les JO à domicile n'arrivent qu'une fois dans une vie. Et l'échéance tombe à pic pour un spécialiste des épreuves combinées sur une pente ascendante. Aussi bien déterminé que réaliste. 

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